1993
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LE CHŒUR, UN ORGANISME CULTUREL 

La contribution du chœur  Les Chanteurs de Sainte-Thérèse 

à la promotion de la musique dans la ville de Sainte-Thérèse.

Une réflexion sur les bienfaits du chant choral.

Par : Jean-Pierre Guindon.

 

Un chœur est un organisme culturel. Ses membres contribuent à la transmission d’un héritage patrimonial et linguistique. Les choristes assimilent les œuvres chorales en lien avec l’histoire, la littérature, la géographie et les biographies des compositeurs. C’est selon cette orientation que Jean-Pierre Guindon a apporté une contribution au développement du  chant choral depuis plus de soixante ans.  A cet égard, le chœur Les Chanteurs de Sainte-Thérèse, qu’il a fondé en 1961, a servi de lieu d’ancrage culturel et musical dans le milieu thérésien et régional. 

 

Arrivée de Jean-Pierre Guindon à Sainte-Thérèse

 

En 1960, Jean-Pierre Guindon est aux études. Il commence à travailler à temps partiel  à Sainte-Thérèse suite à une recommandation de Fernand Graton qu’il assistait au Chœur Bleu et Or de l’Université de Montréal. Hypothéqué par un problème de santé, Fernand Graton suggère la candidature de Jean-Pierre Guindon pour dispenser à sa place un cours d’histoire de la musique* aux étudiants du séminaire de Sainte-Thérèse. Il fait de même auprès de Mgr Laurent Pressault qui souhaitait réorganiser le chœur de la paroisse. Le conseil de fabrique invite le jeune étudiant en direction d’orchestre* et en chant  au conservatoire à le rencontrer. Ses services sont retenus et on lui confie la tâche de maître de chapelle. L’appellation de ce poste deviendra celle de directeur des Chanteurs de Sainte-Thérèse, une fonction  qu’il occupera pendant 38 ans. *

 

Les premières années, un chœur à l’église 

 

Quand Jean-Pierre Guindon entreprend de diriger le chœur de  la paroisse de Sainte-Thérèse en janvier 1961, une dizaine de voix d’hommes  assurait le service liturgique à l’église tous les dimanches. Un chœur profane dirigé par Julien Bélair venait de mettre fin à ses activités. Pierrette Martin en avait fait partie. Elle se joindra aux Chanteurs durant toutes les années que Jean-Pierre Guindon en assumera la direction. Pierrette Martin, Julien Bélair, doté d’une magnifique voix de basse, et une quinzaine de voix de femmes se joignent à ces hommes. Il fallut avoir l’autorisation  du curé pour l’ajout des voix féminines. Entre 1961 et 1965, cette trentaine de choristes continue de chanter la musique grégorienne. Un répertoire polyphonique de motets et de messes est mis en place avec des œuvres de Palestrina, Perosi, Refice, Yon, etc. En 1965, les directives musicales du concile de Vatican 11, mal interprétées dans la majorité des paroisses, viendront chambouler une longue tradition du chœur à l’église. Dès lors, on mettra l’emphase sur la participation de la foule qu’on souhaite faire chanter et le chœur prendra part qu’à quelques  grandes fêtes par année seulement.

 

* Note: Jean-Pierre Guindon  suivait des cours de direction  privément  avec Fernand Graton et préparait une maîtrise en histoire de la musique sous la direction d’Andrée Desautels. Il dirigeait depuis 1957, le chœur de la paroisse Notre-Dame-du-Bel-Amour à Montréal. 

 

Le chœur se structure

 

Dès 1961, le chœur se structure. M. Fredéric Paré devient le premier président. En s’inspirant du nom de Les Chanteurs de Saint-Eustache de Paris, Jean-Pierre Guindon  propose le nom de Les Chanteurs de Sainte-Thérèse qui est retenu par le conseil et l’ensemble des membres. Le nom permettait d’identifier le chœur  à la fois à celui  de la paroisse et de la ville. Les règlements internes sont élaborés. À la fin de l’année 1964, Jean-Pierre Guindon termine ses études au Conservatoire de Musique de la province de Québec à Montréal. Cette même année, en septembre, M. Roger Harel retient ses services à la Commission scolaire de Sainte-Thérèse pour enseigner la musique dans les deux écoles secondaires Saint-Gabriel et Notre-Dame. Il lui demande également d’organiser l’enseignement de la musique dans les écoles primaires, tâche accomplit jusqu’en juin 1968.

 

Synergie du chœur avec le milieu thérésien

 

Dès sa fondation, le chœur a fonctionné en synergie avec le milieu tant au plan paroissial que municipal et scolaire.  Plusieurs notables supporteront l’implantation  du chœur de différentes façons. Jean Marchand, directeur de l’école Saint-Gabriel, et Jacques Saint-André, directeur de l’école Lionel-Bertrand, sont tous les deux membres du chœur. Roger Harel, directeur général de la Commission scolaire de Sainte-Thérèse et marguillier à la paroisse de Sainte-Thérèse, apprécie la collaboration des Chanteurs de Sainte-Thérèse et du jeune chef  qui en assume la direction. Les maires Robert, Blanchard et plus tard Élie Fallu **, suivent personnellement les activités du chœur et interviennent pour que la ville supporte financièrement les projets musicaux. Lionel Bertrand,  directeur du journal  la Voix des Mille-Iles, homme manifestement ouvert à la culture,  rédige régulièrement  des chroniques consacrées aux différentes activités des Chanteurs. Ces articles contribuent  à faire connaître le chœur et à sensibiliser le public de la région de Sainte-Thérèse à la musique classique. Le curé de la paroisse, Mgr Laurent Pressault, durant toutes les années de sa cure, apporte un support indéfectible au chœur. Faut-il rappeler que  les messes de Noël et de Pâques dans la magnifique enceinte de l’église  Sainte-Thérèse attiraient toujours des centaines de  fidèles. 

 

** Élie Fallu  était  professeur au séminaire et le directeur des Chanteurs deviendra son collègue au Cegep en 1968.

 

Le chœur se développe :

 

Tout en continuant d’assurer un service liturgique occasionnel à l’église de Sainte-Thérèse Les années 64-67 sont riches en expériences stimulantes. En 1964, le chœur enregistre un programme à la radio de  Radio-Canada pour l’émission  Chorales du Canada français, L’émission est  réalisée par Gilles Poirier. Ce dernier, satisfait de la qualité de l’enregistrement invite le chœur à participer au concert pour l’inauguration du studio douze dans l’édifice de Radio-Canada. En 1967, c’est l’année de l’Expo universelle à Montréal.  A cette occasion, le chœur se dote d’un magnifique costume, le plus beau de toute son histoire, dessiné et confectionné par  Micheline Lefebvre,  membre du chœur. Sur le site de l’Expo, le chœur présente aux nombreux visiteurs deux concerts composés de diverses pièces du folklore québécois.  On y interprète, entre autres, la Suite Canadienne de Claude Champagne et des arrangements de chansons folkloriques de Gabriel Cusson. 

 

Jean-Pierre Guindon, professeur au Cegep Lionel – Groulx 

 

En 1968, Jean-Pierre Guindon est  embauché à titre de professeur de musique au Cegep Lionel-Groulx et nommé coordonnateur provincial de l’enseignement de la musique dans les Cegep au ministère de l’Éducation du Québec. Il est dégagé de l’enseignement une journée par semaine pour accomplir cette tâche. Mgr Charles Valois, directeur général du Cegep lui demande de préparer le dossier pour l’obtention d’une concentration professionnelle en musique. Ce projet aboutira en 1980. Monseigneur Valois souhaitait un volet complet de l’enseignement des arts au Cegep Lionel-Groulx. Les concentrations professionnelles du théâtre et des arts plastiques étaient déjà en place.

 

Son arrivée au cegep offre l’opportunité aux Chanteurs de Sainte-Thérèse  d’avoir une salle de répétition gratuite dans l’édifice à condition d’accepter des étudiants et des membres du personnel.  Cette dernière condition est tout à l’avantage du chœur qui y gagne tant au plan musical qu’au plan des effectifs.  Un  étudiant, devenu cardiologue à Sherbrooke, raconte encore que les concerts à la Place des Arts comptent parmi les plus beaux moments de sa vie. 

 

Des événements  majeurs  dans l’histoire du chœur :  

 

En 1968, Marcel Laurencelle, directeur du chœur professionnel de l’O.S.M.   ancien professeur de Jean-Pierre Guindon au Conservatoire, après être venu écouter une répétition du chœur  à Sainte-Thérèse, recommande à la direction de l’Orchestre symphonique de Montréal et son directeur artistique Franz-Paul Decker d’inviter Les Chanteurs de Sainte-Thérèse pour chanter  la 2e Symphonie de Gustav Mahler à la Place des Arts de Montréal et à Ottawa pour participer à l’inauguration du Centre National des Arts. Cette collaboration avec l’O.S.M. durera jusqu’en 1980. Le nombre de choristes augmente proportionnellement aux nouveaux défis musicaux. Les Chanteurs de Sainte-Thérèse comptent une centaine de choristes à cette époque. Dans la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal, les œuvres chorales préparées par son directeur sont dirigées successivement  par des chefs de réputation internationale  tels que Franz-Paul Decker, James Conlon, Raphaël Frübeck de Burgos, Jean Martinon.  Ils interpréteront tour à tour : la 9e Symphonie,  la Fantaisie chorale et Fidelio de Beethoven, la Création de Joseph Haydn, l’Enfance du Christ et le Requiem d’Hector Berlioz, le War Requiem de Benjamin Britten, Carmina Burana de Carl Orff, la Vida Breve de Manuel de Falla, le Requiem Allemand de Johannes Brahms. Le 4 mai 1970, on retrouve le chœur, sous la direction d’Alexander Brott à la tête de l’orchestre Mc Gilll, qui interprète  l’oratorio Le Christ au mont des Oliviers de Beethoven dans la cathédrale Marie-Reine-du-Monde.

 

Les musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal à Sainte-Thérèse

 

À compter de 1968 et pour plusieurs années, s’installe une collaboration avec les musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction de Jean-Pierre Guindon et coordonnés par Giulio Masella (plusieurs musiciens étaient des anciens collègues d’étude de Jean-Pierre au conservatoire). Ils accompagneront  le chœur principalement dans l’église de Sainte-Thérèse, mais aussi à Saint- Jérôme, 

 

Terrebonne et Saint-Eustache. Entre autres concerts, soulignons celui du Requiem de Mozart qui attira près de 2000 auditeurs dans l’église de Sainte-Thérèse.

 

 Le 10 septembre 1984, à l’arrivée du pape Jean-Paul 11 dans la cathédrale Marie-Reine-du-Monde à Montréal, le chœur, accompagné d’un  orchestre,  donne un grand concert sous la direction de Jean-Pierre Guindon. C’était la soirée qui précédait la messe au parc Jarry. Le lendemain matin, toujours dirigé par Jean-Pierre Guindon,  le chœur et un ensemble de cuivres se joignent au regroupement de 3000 choristes qui chantait pendant la messe présidée par le pape. 

 

Le 30 novembre 1984, à la basilique Notre-Dame, accompagné à l’orgue par Aline Daveluy,  il enregistre la grande messe en mi mineur de Raymond Daveluy pour Radio-Canada. 

 

En novembre 1985, à la basilique Notre -Dame, le chœur professionnel de Radio-Canada  et Les Chanteurs de Sainte-Thérèse préparés par son directeur, participent à la création de la Missa pro trecentesimo anno de Jacques Hétu. L’œuvre est  enregistrée et radiodiffiusée par Radio-Canada pendant un concert accompagné par l’Orchestre Métropolitain sous la direction d’Otto-Werner Müller ***. 

 

Dans le cadre des fêtes du 50e anniversaire de Radio-Canada, les Chanteurs de Sainte-Thérèse, les organistes Hélène Panneton et Réal Gauthier, et un ensemble de cuivres dirigés par Jean-Pierre Guindon présentent un concert de Noël dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Le programme comprenait des œuvres de Schütz, Purcell, Langlais, Healey Willan et les cantiques populaires harmonisés par Raymond Daveluy.

 

Un autre concert nommé ‘Le pari des orgues’,  avec les Chanteurs de Sainte-Thérèse sous la direction de son directeur, aura lieu dans l’église Saint-Jean-Baptiste pour amasser des fonds pour la restauration de l’orgue en 1989. Pendant ce concert, le chœur chante la grande messe solennelle de Louis Vierne. C’était Olivier Latry, titulaire des grandes orgues de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, qui accompagnait au grand orgue.

 

*** Otto – Werner Müller a enseigné le répertoire allemand et la direction d’orchestre

       à Jean-Pierre Guindon au Conservatoire de musique du Québec à Montréal. 

       Il a aussi enseigné à New-York la direction d’orchestre à Michel Brousseau,   

       l’actuel directeur des Chanteurs de Sainte-Thérèse 

 

En juin 1991, lors d’un concert gratuit, la 30e saison des Chanteurs est soulignée par l’exécution  d’un Te Deum pour chœur et orchestre commandé au grand compositeur québécois Clermont Pepin. L’œuvre, sous la direction de Jean-Pierre Guindon, créée dans l’église de Sainte-Thérèse, est ensuite enregistrée par Radio-Canada dans l’église de Saint-Augustin. L’œuvre sera diffusée en Europe. 

 

Une collaboration avec l’Orchestre symphonique de ville Laval

 

Entre les années 1994 et 1997, une collaboration s’installe entre les Chanteurs et l’O.S.L. Deux chefs québécois prestigieux, Jacques Lacombe et Jean-François Rivest,  dirigeront le chœur préparé par son directeur. D’autres œuvres s’ajoutent à son répertoire : La Cantate pour une joie de Pierre Mercure et l’Oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach. 

 

Les Chanteurs voyagent 

 

Les Chanteurs de Sainte-Thérèse ont participé à trois   voyages en France qui ont permis à plusieurs choristes de découvrir et d’accroître leurs connaissances au plan culturel.  Les séjours ont été appréciés et plusieurs choristes  pourraient témoigner d’expériences inoubliables. Durant le premier, ils visitèrent, la cathédrale de Chartres, l’abbaye de Solesmes, les châteaux de la Loire, Saint-Malo,  le Mont- -Saint-Michel, le château de Versailles et Paris.  Ils chantèrent dans quelques-uns de ces endroits. Le deuxième se passa en Bretagne où ils donnèrent cinq concerts. Le troisième les conduisit aux Choralies internationales de Vaison-la-Romaine en Provence, festival où Jean-Pierre Guindon a été invité quatre fois pour diriger des ateliers. Au retour de Vaison, ils furent accueillis à Annecy, une ville jumelée à celle de Sainte-Thérèse.  D’autres voyages favorisèrent de belles amitiés dans le chœur et créèrent un climat propice au travail. Ce fut le cas durant les escapades de fin d’année au Lac Georges, au lac Magog, à Sainte-Côme et un concert à Grand Fall au Nouveau-Brunswick.

 

L’apport des conseils d’administration, des organistes et des pianistes 

 

Le succès des Chanteurs de Sainte-Thérèse est certainement imputable aux  dizaines de choristes qui s’y sont inscrits au cours des ans. Le chant choral est un loisir, mais l’objectif vise à atteindre l’excellence lors des performances. Il est admirable que ces amateurs acceptent de se plier aux exigences  musicales que leur demande  la maîtrise du répertoire. La réussite du chœur est aussi attribuable aux présidents (tes) du  conseil d’administration qui se sont succédé tout au long de son histoire. Il faut rendre hommage aux (Frédéric Paré, Claude Charron, Bernard Lemieux, Aimée Burroughs, décédés) Robert Fortin, Claude Corbeil, Michel Brunet, Jacques Lemieux, Gaétan Lamontagne  et Nicole Veckemans. Chacun d’eux a contribué à l’avancement du chœur selon ses talents particuliers. 

 

Le chœur a également été soutenu musicalement par des pianistes et des organistes très compétents. Nommons  Thérèse Labelle, Bruno Decelles et Michelle Quintal, organistes à l’église de Sainte-Thérèse,  et les pianistes Nicole Beaudoin, Johanne Forget et Danielle Maisonneuve. Danielle  est toujours en poste. Semaines  après semaines, bien patiemment,  mesures par mesures, elles  accompagnent les choristes. Ces pianistes accompagnatrices jouent un rôle primordial auprès du chef de chœur et sont de  précieuses complices indispensables au plan musical. 

 

L’expansion musicale dans les écoles de Sainte-Thérèse

 

Le chœur Les Chanteurs de Sainte-Thérèse a largement contribué à  installer les circonstances favorables au développement musical dans la région  thérésienne. Indirectement, le rayonnement culturel du chœur a sensibilisé le milieu à la musique.  En 1980, après douze ans de démarches et d’attente,  arrive la fondation du département de musique du Cegep Lionel-Groulx, lequel assurera aux jeunes une formation professionnelle. Jean-Pierre Guindon, le fondateur, assumera la direction de ce département jusqu’au moment de la retraite en 1995. En 1984, un autre projet, dont il avait fait la promotion depuis 1964, aboutit à l’implantation de l’école Mgr Philippe-Labelle, aujourd’hui l’école Vaillancourt, école à vocation musicale pour les élèves du niveau élémentaire. Ce programme se prolongera à la polyvalente de Sainte- Thérèse où une concentration musicale sera mise sur pied.  Au cours des mêmes années, au Domaine Vert, en collaboration avec Yvon Labrie, des activités musicales sont mises en place pendant les vacances estivales. 

 

Un voyage de Jean – Pierre Guindon  en Roumanie 

 

Jean-Pierre Guindon rappelle combien les souvenirs d’un voyage qu’il a fait en Roumanie en 2003, plus spécifiquement dans la ville de Brasov où il était  invité à diriger un concert dans la cathédrale (les quatre motets et le Requiem de Maurice Duruflé et la Messe aux cathédrales de Charles Gounod) l’ont marqué. À l’occasion de ce même voyage,  invité par le  ministère de l’Éducation musicale de Roumanie pour juger un concours de chant choral et initié les professeurs de musique au répertoire choral  québécois,  il assista à une représentation de troupes de danses folkloriques formées d’élèves. En voyant ces jeunes de 8 à 16 ans danser au rythme des danses roumaines et chanter les chants de leur pays accompagnés par divers instruments, il s’interrogea au sujet de ce que l’école pourrait faire  au Québec en rapport avec son héritage folklorique. L’année suivante de ce voyage, des choristes roumains vinrent au Québec.  Au retour d’un concert à Ottawa, dans l’autobus qui les ramenait à Montréal, ils chantèrent de mémoire, pendant deux heures un répertoire polyphonique varié.   

 

Que nous réserve l’avenir?

 

Au cours des dernières années, Jean-Pierre Guindon continue de promouvoir le projet de faire chanter davantage les enfants. Il lui apparaît que si un chœur avait sa place dans chaque école  et que si chaque commission scolaire du Québec mettait sur pied une maîtrise (chœur formé des meilleurs éléments), la langue française y gagnerait en qualité grâce à la mémorisation du folklore québécois et français ainsi que des chansons des chansonniers des pays francophones. En tant qu’adultes, n’oublions pas que pour assurer une continuité et maintenir l’identité culturelle qui nous définit, c’est notre devoir de  transmettre une langue de qualité aux futures générations. Même si de réels efforts sont faits dans certains lieux, il n’y a pas encore une volonté de la part des dirigeants scolaires d’étudier cette question. Les enfants chantent de moins en moins et, quand ils le font, c’est pour imiter des chanteurs qui ne sont pas toujours de bons modèles.  Nous sommes loin de l’héritage musical qui fait appel à notre identité québécoise et plonge au cœur de nos racines, le folklore et les chansonniers tels les Leclerc, Vigneault, Ferland, etc.  Pourtant,  toutes les sociétés ont hérité de chants pour toutes les circonstances de la vie : des berceuses, des comptines, des chants de funérailles, de mariage, des chansons à boire et à danser,  des chants qui véhiculent les croyances et les valeurs humaines.  Le chant choral est un  merveilleux moyen pour transmettre cet héritage. La musique contribue au développement culturel et le chant choral, parmi tous les véhicules culturels  existants, constitue sûrement un des meilleurs outils pour le faire. Un travail énorme reste à faire particulièrement dans les écoles primaires de la région et du Québec. La présence des Chanteurs de Sainte-Thérèse rappelle que la culture musicale est toujours vivante dans la ville de Sainte-Thérèse. Souhaitons que les futures générations poursuivront cet objectif.

 

Les chanteurs de Sainte-Thérèse

Quelques extraits de critiques dans les journaux 

 

L’Oratorio de Beethoven et l’art de Lois Marshall 

Le Christ au Mont des Oliviers

Direction: Alexander Brott

La Presse, 4 mai 1970, Claude Gingras

« Le grand chœur mixte a chanté avec une discipline étonnante indiquant bien que l’œuvre avait été préparée avec grand soin. »

The Gazette, France Goltman, 4 mai 1970

« The choir entered with a colorful fringe as she soared above the ensemble.The contrapuntal choruses graduated the tone with facility. There was a section that was sligtly mysterious in the melodic when the men sang alone»

The Montreal Star, may 4, 1970, Eric McLean

«Ranged in front of the grand altar, all of whom seemed to be well-prepared  for the performance…»

La Neuvième de Beethoven 

Direction: Franz-Paul Decker

La Presse, 16 décembre 1970,  Claude Gingras

« J’insiste sur la qualité du chœur, composé d’amateurs sans doute, mais d’une tenue absolument professionnelle »

La Vida Breve de Manuel de Falla 

Direction: Rafael Frübeck de Burgos

Le Devoir, 5 mars 1970 par Jacques Thériault

«Le chœur de l’O.S.M. ne s’était jamais aussi bien comportés. Les choristes ont  chanté avec plus d’homogénéité et de puissance que d’habitude. On sentait aussi une grande spontanéité chez eux».

Le Requiem de Berlioz

Direction: Franz-Paul Decker

Un Requiem plus paisible que terrifiant, résultat d’un compromis, 

Claude Gingras

La Presse, 18 avril 1973

 « L’interprétation que nous proposent Franz-Paul Decker et ses forces chorales et instrumentales est parfaitement en place».

The Montreal Star, 18 avril 1973

Eric Mc Lean

«There was a quantity of good choral singing…»

 

Note: Tout au long  des douze années de sa participation aux concerts avec l’Orchestre symphonique de Montréal, les critiques furent toujours élogieuses.